top of page

Nos événements

Nos événements sont des moments de rencontre et de partage,
des instants où l’on se rassemble pour rêver et questionner ensemble.


Chaque rassemblement est à la fois fête et laboratoire,
un terrain d’expérimentation où le théâtre dialogue avec la musique, la danse, l’image et la poésie.

​

C’est dans ce temps vivant, aux côtés de notre communauté,
que nous explorons les nouvelles possibilités des arts du spectacle,
et que nous inventons, ensemble, les formes de demain.

Le 11 OCTOBRE 2025

IMMERSION(S)

Festival Scènes d'Automne

Immersion… spectacle immersif !

Mais que cache vraiment ce terme, devenu si courant dans le monde du spectacle ?

Le temps d’une journée, nous poserons nos valises à l’Espace Magnan pour en faire l’expérience… et peut-être en bousculer les codes.​

​

​​

​​

Le rythme et l’immersion : quand l’art devient expérience - Par Arthur de Crozals-Connen

 

​

​

Notre programme

Design sans titre (4).png

Le rythme et l’immersion : quand l’art devient expérience

​

Retour sur une journée d’échanges à l’Espace Magnan – par la Compagnie La Panique

​

​

Une journée sous le signe de l’immersion

​

Dans le cadre du festival Scènes d’automne de la Ville de Nice, l’Espace Magnan s’est transformé, le samedi 11 octobre 2025, en véritable laboratoire du sensible.
Artistes, chercheurs, étudiants et curieux s’y sont retrouvés pour une journée dédiée à un thème aussi fascinant que délicat : l’immersion dans le spectacle vivant.

Organisée par la Compagnie La Panique, la journée proposait une alternance entre expérimentation corporelle, restitution et réflexion théorique :

  • Une matinée expérimentale, à huis clos (9h–12h),
     

  • Une restitution collective à 14h, ouverte au public,
     

  • Puis une table ronde à 14h30, ouverte au public, confrontant théorie, pratique et éthique de l’immersion.
     

La table ronde réunissait Jean-Baptiste Giorni, comédien et scénographe (Cie La Panique), Arthur de Crozals-Connen, metteur en scène et dramaturge (Cie La Panique), Nora Lomelet, psychanalyste et modératrice de la journée, Jean-Pierre Triffaux, enseignant-chercheur en arts du spectacle (Laboratoire CTELA), Lucas Gimello, comédien et metteur en scène (Cie L’Émergence), Patrick Mottard, conseiller municipal délégué au Cinéma et au Spectacle vivant, et Zaineb Hamidi, psychologue clinicienne.

« Le théâtre immersif, c’est avant tout une question de relation, pas de technologie. Il s’agit de savoir ce qu’on fait vivre à quelqu’un quand on lui demande d’entrer dans une expérience. » Jean-Baptiste Giorni.



 

La matinée : expérimenter le corps et le rythme

​

La journée a débuté de manière très concrète par un atelier-laboratoire immersif, encadré par Arthur de Crozals-Connen, Jean-Baptiste Giorni et Lucas Gimello.
Les participants, inscrits préalablement à cette matinée, répondaient à un seul prérequis : avoir déjà eu une expérience de la scène, afin de permettre un travail corporel et collectif plus approfondi.

La scénographie et les accessoires, imaginés par Jean-Baptiste Giorni, furent installés dès l’aube par une équipe de bénévoles de la Compagnie La Panique. L’objectif : créer les conditions d’une plongée sensorielle et narrative.

Au fil des exercices – jeux de mouvement, d’équilibre, de confiance – les participants se sont progressivement transformés en comédiens, engagés dans la création d’un spectacle immersif éphémère.
Leur mission : improviser, interagir et guider de petits groupes de spectateurs dans une fiction en trois actes, ou plutôt trois “sas” thématiques autour du monde de l’enfance.

  • Le premier sas, la balle au prisonnier, explorait la dynamique du jeu et de la compétition.
     

  • Le second, le vol de la madeleine, convoquait la mémoire sensorielle et la culpabilité.
     

  • Le troisième, plus onirique, proposait une partie de cache-cache avec un monstre, entre peur et fascination.
     

Ces passages successifs invitaient chacun à se confronter à ses émotions, à la porosité entre réel et imaginaire.
Comme l’a résumé un participant : « On ne sait plus si on joue ou si on est joué. »

 

De la restitution à la table ronde : quand le vécu devient parole

​

L’après-midi s’est ouverte sur une restitution vivante : les spectateurs étaient invités à traverser les trois “sas” imaginés le matin même.
Ce passage de l’observation à l’expérience a bouleversé les repères, déclenchant rires, émotions et parfois gêne face à la proximité du jeu.

 

Une expérience de rencontre

​

L’événement visait avant tout à sensibiliser le public tout-venant à la création et à l’art du théâtre immersif.
En entrant sur scène, dans un dispositif scénographique et une dramaturgie incarnée par les comédiens, les spectateurs ont eu la possibilité de toucher du doigt l’art de l’improvisation et la présence physique dans l’espace.

L’effet inattendu de cette restitution fut unanimement souligné : la Rencontre, avec un grand “R”. Les spectateurs ont décrit un cadre suffisamment sécurisant et contenant pour oser faire des propositions, se mettre en jeu avec les comédiens, mais aussi entre eux.
Beaucoup ne se connaissaient pas avant d’entrer dans le dispositif, répartis par groupes de six. Cette expérience leur a permis de faire groupe, de se découvrir autrement à travers le jeu.

Patrick Mottard a salué cette dimension humaine : « Le cadre proposé permettait à chacun, même sans expérience théâtrale, de se sentir à l’aise pour oser participer. »

Jean-Pierre Triffaux ajoutait que ce type de dispositif pouvait « faire leçon à celui qui n’avait jamais vécu la scène », révélant l’apprentissage implicite que contient toute expérience immersive.

À noter que les trois groupes composés respectivement de 6 spectateurs avaient été préparés en amont.
Le premier, composé majoritairement des intervenants de la table ronde, avait reçu une consigne simple : « Vous êtes des enfants. »
Ce cadre ludique et symbolique a ouvert la voie à une exploration libre, sans enjeux, mais porteuse d’un fort potentiel de transformation.

 

De la scène à la parole : la nécessité de penser ce que l’on vit

 

Cette disponibilité à la rencontre s’est prolongée lors de la table ronde, où les nombreuses questions du public ont témoigné du besoin de mettre des mots sur ce qui venait d’être vécu.
N’ayant pu échanger entre eux à la sortie du dispositif, spectateurs et intervenants, eux-mêmes acteurs ou observateurs de la restitution, ont exprimé le désir d’en parler, de comprendre, de nommer.

 

Jean-Pierre Triffaux soulignait alors : « L’expérience théâtrale s’écrit et se transforme en texte collectif dès lors qu’elle se parle. »

Nora Lomelet et Zaineb Hamidi, psychanalyste et psychologue, ont abondé dans ce sens: « L’être humain cherche toujours à comprendre et à nommer ce qu’il vit. L’expérience immersive, par sa force émotionnelle, appelle à être pensée et partagée. »

Cette parole partagée prolongeait l’immersion elle-même : un passage du corps à la conscience, de la scène à la réflexion.

 

Objectifs et philosophie du projet

 

Derrière cette journée se dessinait une ambition claire : faire vivre et penser l’immersion de l’intérieur, non comme un gadget technologique, mais comme une expérience de relation et de rencontre.

La Cie La Panique souhaitait réconcilier le sensoriel et le réflexif, la pratique et la théorie, une ébauche d’une clinique du théâtre : vivre, puis analyser. Tester des formes immersives pour mieux en comprendre les enjeux artistiques, humains et éthiques. « Le but n’était pas de séduire par des effets, mais de questionner ce que ces effets produisent en nous », a résumé Giorni. 

À l’issue de la journée, Jean-Pierre Triffaux a adressé un message de félicitations à l’équipe : « Vous avez en main un véritable protocole : préparation d’une séquence thématique, parcours immersif vécu par les spectateurs volontaires, puis table ronde de mise en perspective. Ce dispositif pourrait s’élargir à d’autres thématiques – le rêve, la peur, le corps, la rencontre – et devenir un véritable laboratoire ou mini-festival du théâtre immersif. »


 

Conclusion : un art du lien et de la présence

​

La journée s’est achevée dans une atmosphère de partage et de réflexion.
Tous semblaient animés par une même conviction : le théâtre immersif n’est pas un effet de mode, mais une réinvention du lien entre art et vie.

Comme le conclut Arthur de Crozals-Connen : « L’immersion n’est pas une utopie, mais une manière de réaffirmer le théâtre comme art du vivant, de la relation et du partage. Par le rythme, le souffle et la présence, l’art retrouve sa vocation première : faire de chaque spectateur non un simple témoin, mais un être traversé. »

À travers cette journée, le public aura expérimenté ce que le théâtre peut encore offrir de plus précieux : un espace de transformation, de conscience et de jubilation partagée. 

Article
 

La strada

Dans le cadre de Scènes d'Automne, le 11 octobre l'Espace Magnan, l'événement Immersion(s) questionnera l'avenir des arts vivants à travers la pratique du théâtre immersif et une table ronde.

Depuis l'avènement du cinéma, puis du jeu vidéo, notre société nourrit une vé- ritable fascination pour l'état immersif : cette sensation de vivre une réalité qui n'est, en vérité, qu'une fiction. Et depuis une quinzaine d'années, les arts vivants s'emparent à leur tour de ce principe, offrant au spectateur l'opportunité de vivre une expérience artistique au plus près de l'œuvre.

De la projection vidéo immersive aux escape games, en passant par les promenades théâtralisées... tout semble nous pousser vers ce nouveau mode de diffusion.

Qu'en penser ? La technologie est-elle la seule voie possible pour nous "immerger" ? Une table ronde réunissant psychanalystes, comédiens, enseignants, chercheurs et un scénographe invite le public à en débattre et à expérimenter.

Un événement coordonné par la Cie La Pánique, en collaboration avec l'Espace Magnan, le Laboratoire CTELA (Université Côte d'Azur) et le Groupe niçois de psychanalyse lacanienne.

bottom of page